Combeferre dresse une liste d'envieux injurieux moins complète: « Quand Zoïle insulte Homère, quand Maevius insulte Virgile, quand Visé insulte Molière, quand Pope insulte Shakspeare, quand Fréron insulte Voltaire, c'est une vieille loi d'envie et de haine qui s'exécute...  » (Les Misérables, V, 1, 2.)

Maevius ou Moevius -Hugo laisse imprimer l'un et l'autre- n'est connu que comme le nom d'un mauvais poète cité une fois par Virgile (Bucoliques, Eglogue III, 90-91: « Que celui qui ne hait point Bavius, aime tes vers, ô Maevius! Qu'il s'avise d'atteler des renards, et de traire des boucs!») et une autre par Horace (Epode X, 1-4: « Que le puant Maevius puisse se mettre sur mer sous de funestes auspices! Vent du Sud, ne manque pas de battre d'horribles vagues les deux flancs de son vaisseau! »).

On a déjà rencontré, au début de II, 1, 1, ce Green, ou Robert Greene, auteur dramatique, signataire d'un petit pamphlet où Shakespeare est pris à partie - voir la note à A Groats-Worth of witte.

Les modernes ont cru reconnaître diverses plumes sous le pseudonyme d'Avellaneda; Hugo se contente d'imaginer une variation sur la finale du nom. Son information ne déborde sans doute pas l'article CERVANTES du Dictionnaire de Chaudon et Delandine: « Ce chef d'oeuvre, qui devoit faire la fortune de Cervantes, lui attira des persécutions. Le ministre le fit maltraiter, & il fut obligé de discontinuer. Un Alonzo Fernandes de Avellaneda, écrivain pitoyable, s'étant avisé de le continuer, & de décrier l'auteur après l'avoir pillé, Cervantes se vit obligé de reprendre son ouvrage. Ce travail ne l'empêcha pas de mourir dans l'indigence.»

De même, à l'article MILTON, pour Guillaume Lauder: « Dryden a dit de Milton, que la nature avoit formé son ame de celle d'Homère et de Virgile. Un écrivain obscur et mauvais patriote, Guillaume Lauder, mort maître d'école aux Barbades, en 1771, publia à Londres, en 1751, un in—8°, dans lequel il prétendit démontrer que Milton a tout puisé dans je ne sais quelles rapsodies latines d'un professeur de rhétorique Allemand. (Voyez MASENIUS.)»

Son nom complet est rendu plus loin à Donneau de Visé.